ALM 152, notre couverture

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Après du retard, vous pouvez enfin dévorer votre nouveau numéro de L’Aquarium à la maison. Merci à tous pour votre patience.

Pour ce 152ème opus, c’est un joli mâle ramirezi (Mikrogeophagus ramirezi) qui parade devant vous !

Le connaissez-vous bien ?

 

Voilà donc le Cichlidé nain le plus populaire, toutes régions du monde confondues, qui puisse exister en aquariophilie. Il y a presque un an, nous vous proposions d’autres représentants de taille réduite de cette famille, avec de nouveaux « apistos ». C’était dans le n°147, avec en couverture un superbe Apistogramma erythrura. Si vous l’avez raté et que comme moi vous aimez les apistos, c’est par ici :

https://www.aquariumalamaison.com/le-magazine/386-aquarium-a-la-maison-n-147-septembre-octobre-2021.html

 

Saviez-vous d’ailleurs que le ramirezi fut initialement rangé par les scientifiques dans le genre Apistogramma ? Les plus vieux d’entre nous se souviennent sans doute qu’on trouvait alors dans la littérature ce poisson sous le nom Apistogramma ramirezi ! À titre personnel, c’est sous cette identité que je l’ai découvert, dans ma collection de « vieux bouquins » des années ‘60 qui m’avait été offerte avec mon premier aquarium (1975, hé oui…). Mais des révisions ont montré des différences suffisamment importantes pour le classer dans un genre à part, qu’on a d’abord cru monotypique, c’est-à-dire n’incluant qu’une seule espèce. Jusqu’à l’arrivée de l’altispinosus, un autre Cichlidé nain qu’on a intégré dans le genre Mikrogeophagus et que vous rencontrez assez régulièrement dans le commerce (si ce n’est pas le cas, demandez à votre détaillant aquariophile habituel, je suis pratiquement sûr qu’il peut le commander pour vous ; d’autant que c’est une espèce bien plus facile de maintenance et que je vous recommande, si vous démarrez dans les Cichlidés nains)Il s’agit donc du cousin le plus proche du ramirezi !

À noter qu’avant d’être rangé chez Mikrogeophagus, on avait créé le taxon Papiliochromis rien que pour ce superbe poisson. Ce dernier nom scientifique signifie : « couleurs de papillon », ce qui lui allait bien sûr comme un gant ! Et sans doute mieux que le « petit mangeur de terre », une allusion aux grandes espèces du genre Geophagus, que vous connaissez certainementCependant, la taxonomie a des règles précises en matière de dénomination ; il s’est trouvé que le nom Mikrogeophagus (créé en 1968) existait avant Papiliochromis (1977), et que c’est le plus ancien qui a priorité. Dont acte. Voilà pour cette petite histoire taxonomique du « ram ».

 

Poisson délicat

 

Quelle que soit la variété (car depuis le type sauvage, on a vu apparaître diverses formes de sélection : « dorée », « bleue », etc.), on note que le ramirezi est un poisson fragile. Il tombe effectivement souvent malade (les eaux pauvres en microorganismes dans lesquelles il vit en milieu naturel ont certainement contribué à son manque probable d’anticorps) et ne supporte pas des conditions de maintenance inappropriées. L’hygiène doit être irréprochable, et les bactéries potentiellement pathogènes absentes. Cette dernière exigence peut être difficile à respecter, car cela signifie que l’on a pu se procurer déjà des spécimens exempts de maladies ou de parasites. Et que bien sûr, votre aquarium a été jusque-là entretenu parfaitement et sans la moindre pathologie déclarée.

Vous me direz qu’il suffit alors de trouver des ramirezis auprès d’un éleveur sérieux pour limiter les risques. C’est vrai. Mais j’ai aussi remarqué, à titre personnel, que même des jeunes « rams » nés et élevés chez moi, n’ayant jamais montré de symptômes de maladies ou n’en ayant tout simplement jamais contracté (apparemment), tombaient quand même malades quelques semaines après leur arrivée dans un autre bac, chez moi comme chez des amis pourtant amateurs aguerris. La raison ? Sans doute une bactérie ou un parasite (ou autre) qui « traînent » dans ce nouveau bac et contre lesquels ces poissons n’ont que peu d’immunité.

C’est pourquoi beaucoup d’aquariophiles expérimentés privilégient une maintenance monospécifique, où seuls ces poissons occupent le bac. Et avec des conditions souvent proches du milieu naturel, c’est-à-dire une eau très douce, légèrement acide et surtout à la température élevée : entre 27 et 30 °C ! Les changements d’eau sont quasi quotidiens, de l’ordre de 5 à 20 % par jour, en siphonnant systématiquement les déchets. D’ailleurs, certains privilégient un sol nu pour mieux éliminer toute pollution organique éventuelle (ce que je faisais d’ailleurs chez moi).

 

Cela signifie-t-il qu’il vaut mieux ne pas avoir de ramirezis dans votre aquarium pas forcément monospécifique ? Tout dépend de ce que vous pourrez leur offrir (car étant une espèce sociable, il faut accueillir un couple dans au moins un volume de 75 à 100 litres, dans le cadre d’un bac géographique ou d’ensemble). Ce qui est certain, c’est qu’il est préférable de les accueillir un aquarium de type amazonien, avec une eau plutôt douce et acide (et jamais en-dessous de 25 °C ; une valeur de 28 °C étant même préférable). Insistons sur le décor : si vous pouvez toujours avoir un bac planté, assurez-vous qu’il n’y ait pas de zones « mortes » (sans courant ou pas siphonnées) dans lesquelles pourraient se développer divers organismes pathogènes. Optez pour des compagnons pacifiques, car ce petit poisson peut vite devenir craintif s’il est maintenu avec des espèces agressives. Et dans ce cas-là, il va refuser de s’alimenter, avec une issue forcément fatale.

 

Voilà, voilà, je n’arrête pas de parler… mais vous en apprendrez beaucoup plus en lisant l’article de Frédéric Potier (accompagné de photos signées Jérôme Picard) dans ce numéro à retrouver maintenant très bientôt, c’est promis !

 

À très bientôt sur le blog de L’Aquarium à la maison !

 

 

Philippe Chevoleau

 

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 "Photo de couverture : Jérôme Picard"

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