À propos de la crevette arlequin

À propos de la crevette arlequin

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 On découvre la crevette arlequin, Hymenocera picta (photo : Frédéric Fasquel)

 

Dans le n°150 de L’Aquarium à la maison, Frédéric Fasquel et Jean-Daniel Galois nous font découvrir une superbe crevette marine répondant au nom commun de crevette arlequin. Les scientifiques la dénomment Hymenocera picta.

 

Celle-ci présente une vaste distribution, de la mer Rouge jusqu’au Pacifique en passant par l’océan Indien. À noter que durant longtemps, on a pensé que la variante présentant des pois rouges ou roses était une autre espèce. Apparemment, il n’en serait rien, et il s’agirait plutôt d’une particularité géographique.

Avec une telle robe, cette crevette a de quoi séduire les amateurs de bacs récifaux. D’autant qu’elle reste petite, avec une taille habituellement inférieure à 6 cm.

 

Belle et délicate

 

Mais cette beauté a un prix : la crevette arlequin présente effectivement un régime alimentaire bien spécifique. Elle se nourrit exclusivement d’étoiles de mer ! Cela est très pratique pour les aquariophiles qui se retrouvent envahis par une petite espèce du genre Asterina. En effet, la population de cette étoile de mer peut vite coloniser tout l’aquarium, pouvant même provoquer de très gros dégâts chez les coraux. Ainsi, la crevette arlequin semble toute trouvée pour se débarrasser au fil du temps de ces indésirables. Problème : arrive un moment où il n’y a plus d’Asterina. Sans étoile de mer pour se nourrir (et même en proposant diverses proies alternatives), votre ou vos Hymenocera picta vont mourir de faim. Jean-Daniel Galois et Frédéric Fasquel nous expliquent d’ailleurs dans l’article comment contourner ce problème.

 

Résister à la beauté

 

Le cas de la crevette arlequin n’est pas si exceptionnel que cela. Que ce soit en aquarium d’eau douce comme récifal, on rencontre de nombreuses espèces de poissons ou d’invertébrés qui ont des besoins très spécifiques. À tel point que l’amateur non informé et qui aura craqué pour un animal à la beauté singulière, ne peut ensuite que déplorer son déclin avant, hélas, souvent une issue fatale.

 

Et l’on en revient à l’une des bases mêmes de l’aquariophilie : avant tout achat, et malgré la forte attirance que vous pourrez ressentir pour un poisson ou une crevette rencontrés dans un magasin, vérifiez que vous pourrez non seulement bien l’accueillir chez vous, mais aussi le ou la maintenir sur le long terme. Cela implique parfois une alimentation spécifique, mais il peut aussi s’agir de paramètres physico-chimique l’eau bien particuliers. On songe par exemple, cette fois, à des crevettes d’eau douce, comme les Caridina spp. de Sulawesi qui vivent souvent dans une eau proche de 30 °C et avec des duretés et un pH assez paradoxaux : c’est-à-dire une eau légèrement acide, mais à la dureté carbonatée particulièrement élevée. Un autre exemple en eau douce, et qui illustre notre couverture de ce n°150 : le Pléco zébré (Hypancistrus zebra). Vous vous dites : « Tiens, un pléco, ça mange des algues et des végétaux ». C’est vrai pour beaucoup d’entre eux, mais pas pour tous, loin de là ! Et justement, le Pléco zébré a un régime omnivore et nécessite un apport carné régulier. Qui l’eut cru ?

 

On va donc non seulement résister à la beauté d’un animal, mais aussi se méfier des apparences, quelquefois trompeuses ! Collecter des informations avant l’achat d’un animal (ou d’un végétal) s’inscrit donc totalement dans le respect de ses conditions de vie et doit devenir un réflexe incontournable.

 

Philippe Chevoleau

 

Le n°150 de L’Aquarium à la maison est désormais disponible en kiosque et chez nos revendeurs partenaires. Vous pouvez aussi le commander directement sur notre boutique en ligne (frais de port offerts).

https://www.aquariumalamaison.com/le-magazine/406-aquarium-a-la-maison-n-150-mars-avril-2022.html

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