Bien démarrer votre aquarium

Bien démarrer votre aquarium

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Récemment, nous avons retrouvé un petit stock du Hors-série n°20 du magazine, qui vous propose de « Bien débuter en aquariophilie ».

On ne va pas présenter ici cette publication, puisque vous retrouverez plus bas les informations à son sujet, en lien. En revanche, et si l’on parlait de bien démarrer votre premier aquarium ?

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S’il y a une chose assez incroyable à signaler, malgré les années qui passent (j’ai eu mon premier aquarium en 1976… avant même d’avoir vu le premier Star Wars au ciné, c’est vous dire !), c’est certainement les mêmes « questions de débutant » qui reviennent inlassablement. « 1976 / 2022, même combat » on dirait ! Car il suffit de se promener dans un magasin aquariophile et d’écouter un peu les clients, ce qui m’arrive encore aujourd’hui, pour constater que rien n’a vraiment changé depuis. « Problème d’algues » ? j’ai entendu ça avant. « Poissons qui meurent dans les heures suivant leur introduction dans l’aquarium » ? tiens, ça me dit quelque chose aussi, toutes décennies confondues, depuis les Seventies jusqu’à avant-hier. « J’ai plein d’escargots dans mon bac, j’arrive pas à m’en débarrasser » ? bizarre, je crois bien l’avoir entendue quelque part également, celle-là…

Ami aquariophile débutant (ou qui te souviens de tes débuts pas si lointains), si c’est la première fois que tu viens sur le blog de L’Aquarium à la maison, tu dois forcément te dire que toi aussi, tu as pu rencontrer ces mêmes écueils. Et tiens-toi bien : nous sommes je ne sais combien de générations passées par là ! Bien sûr, tu dois te demander pourquoi on en est toujours au même point, malgré les progrès qui ont été réalisés depuis : produits de traitement de plus en plus efficaces, probiotiques, souches de bactéries pour l’équilibre de l’aquarium, éclairage toujours plus performant, sol technique pour les plantes, etc. C’est dingue tout ce que l’on trouve aujourd’hui pour bien réussir son aquarium ! Et pourtant… il manque parfois encore LE fameux conseil, celui qui peut tout faire changer.

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L’information, avant tout

Bien qu’il s’agisse d’un monde clos et a priori en circuit fermé, l’aquarium n’en reste pas moins sujet aux phénomènes naturels. Ainsi, ajoutez de l’eau, un substrat (du sable décoratif, habituellement), des plantes (restons dans la thématique de l’aquarium d’eau douce), faites chauffer à 25 °C pendant quelques semaines et vous obtiendrez à peu près toujours la même chose : la mise en place d’un cycle biologique. Celui-ci, baptisé également cycle de l’azote, passe notamment par l’incontournable pic de nitrites (NO2) suivi par une conversion en nitrates (NO3). Je ne vais pas ici vous refaire toute la description du phénomène, vous avez justement le Hors-série n°20 pour ça. Et vous le lirez partout ailleurs : même à très faible dose, les nitrites sont des éléments dissous extrêmement toxiques pour l’immense majorité des poissons. Hélas : voilà qu’encore aujourd’hui, on voit des débutants accueillir leurs poissons dans l’aquarium, durant la même journée que l’installation de celui-ci ! Et sans même ajouter des bactéries nitrifiantes. De plus, il y a fréquemment des décès massifs dans les premières 24 heures. Et oui, car avant même la redoutable montée de nitrites, il y a un autre phénomène guère apprécié par nos amis à nageoires : un taux de chlore dans l’eau de conduite (destiné à lutter contre les agents pathogènes dans le circuit de distribution) qui va les intoxiquer ! Une fois les branchies « brûlées » par l’action de la chloramine, il y a peu de chance que les poissons s’en sortent, malheureusement.

Ce genre d’erreur est encore courant en 2022. Alors qu’il suffirait d’en avoir été informé au préalable. Encore faut-il savoir où trouver l’information (d’où l’intérêt d’un magazine et de livres aquariophiles, tiens !), quand on ne vous la donne pas d’office. Car bien sûr, vous pourriez me dire : « Désolé, je suis débutant, et le vendeur ne m’a pas averti(e), alors que c’est normalement son rôle ». Heureusement, ce manque de communication de la part des vendeurs tend à disparaître, grâce à un personnel mieux formé. Mais il est vrai que c’est une mésaventure qui survient encore bien trop souvent. Un petit livret inclus systématiquement (obligatoirement ?) dans tout nouvel aquarium, avec au moins ce principe de base et quelques autres avertissements pour le bien-être de la faune et de la flore aquatique, serait le bienvenu.

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L’intérêt d’en savoir plus

Se documenter sur l’aquarium et ses habitants avant même de démarrer le hobby aquariophile a aussi un autre intérêt : vous permettre de vous familiariser avec un monde que vous découvrez peut-être. Certains débutants ont quelquefois l’habitude de l’univers aquatique et observent même les poissons depuis finalement bien longtemps (pêcheurs, naturalistes, etc.). Mais pour d’autres, c’est une galaxie inconnue ! Ils n’ont donc pas les réflexes que peut avoir par exemple un aquariophile expérimenté, qui au bout d’un moment va détecter un problème de manière quasi innée.

Un « bon bouquin » ou la lecture régulière d’un magazine a ceci de bien que l’on découvre des faits ou même des évidences que l’on ne soupçonnerait pas forcément au premier abord. Par exemple ? Les maladies des poissons, bien sûr ! Car il y en a, et même un sacré paquet. D’ailleurs, à votre premier achat de poissons, qu’allez-vous donc regarder d’abord ? Généralement : le prix, la taille des animaux et leur beauté. Sans vous douter que l’état de santé fait partie de ces critères essentiels, imaginant que les poissons vendus sont forcément en bonne santé. Voilà comment vous risquez de vous retrouver à acheter de beaux guppys, sans même remarquer qu’un des mâles choisis se tient à l’écart des autres. En outre, il a les nageoires un peu serrées et respire trop rapidement. Ce sont des symptômes typiques (à condition de l’avoir appris, évidemment) qui indiquent que quelque chose ne va pas. C’est ainsi que sans le soupçonner un seul instant, vous ramenez chez vous un poisson malade. Pire : il s’agit peut-être d’un redoutable virus, car il y en a quelques-uns, qui va décimer quasiment l’ensemble de la population du bac. Aïe ! Alors qu’il aurait suffi d’en connaître un minimum pour repérer un poisson malade. Et quand c’est le cas, vous devez d’ailleurs décider de ne prendre aucun poisson du bac où l’animal malade est repéré… Vous devrez même parfois carrément renoncer à tout achat dans le magasin en question (si l’hygiène est trop douteuse) pour éviter un désastre annoncé. Voilà donc à quoi peut vous servir la lecture régulière d’un magazine, d’un livre ou même d’un blog aquariophile sur Internet.

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Poecilia reticulata X P. wingei

Avant de choisir ses guppys (ici des spécimens croisés avec du wingei), on vérifie qu'ils sont actifs, même dans le bac de vente !

Photo : Axel Senaffe

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Au fait, je vous parlais de la taille des animaux… Là aussi, collecter l’information AVANT l’achat est primordial : car l’on ne doit pas trop se fier à la taille d’un poisson en aquarium de vente. Il s’agit pour beaucoup (mais pas tous, c’est vrai) de juvéniles qui sont parfois loin de l’âge adulte. Et voilà comment, mauvaise surprise, on peut se retrouver avec un pléco (« mangeur d’algues ») qui atteint plus de 20 cm dans l’aquarium, quand ce n’est pas 40 cm ! Surtout, bannissez la croyance qui voudrait que «  le poisson adapte sa taille à son environnement ». Il n’adapte rien du tout : s’il ne grandit pas dans votre aquarium, c’est que vous ne lui offrez pas ce qu’il faut pour son bon épanouissement. Votre but doit toujours être d’avoir des poissons non seulement en bonne santé (physique comme psychologique), mais aussi qui se développent pleinement, donc dans les meilleures conditions.

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En vous renseignant un minimum, vous vous éviterez donc bien des complications. Mais puisque vous êtes ici, je suppose que c’est déjà votre démarche. Alors félicitations, continuez comme ça !

Philippe Chevoleau

 

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